L’effacement des dettes des faillis et l’arrêt du 20 novembre 2024 ?
En Belgique, la législation offre aux personnes physiques une seconde chance grâce à l’effacement des dettes lors de la clôture de la faillite. Voici les points clés à retenir :
- Cadre légal
Article XX.173, §1er du Code de droit économique : Le failli est libéré du solde de ses dettes, à l’exception des dettes alimentaires et des obligations de réparation pour les dommages corporels causés par sa faute ??.
Article XX.173, §2 : La libération intervient à la clôture de la faillite.
Article XX.173, §3 : L’effacement total ou partiel peut être refusé en cas de fautes graves ou de renseignements inexacts, décision prise par voie judiciaire.
- Portée de l’effacement
Seules les dettes existant au jour de l'ouverture de la faillite sont concernées, comme défini à l’article I.23, 22° CDE.
Emphase sur l'arrêt de la Cour de Cassation (2e ch.) du 20 novembre 2024 :
Cet arrêt confirme que l’effacement des dettes s'applique uniquement aux dettes nées avant l'ouverture de la faillite. La Cour précise ainsi que la naissance d’une dette n’est pas subordonnée à sa constatation par jugement ou à son exigibilité, renforçant la sécurité juridique pour les faillis.
- Un dispositif européen renforcé
Remplaçant l’excusabilité du failli depuis 2018, cette mesure s’inscrit dans la directive (UE) 2019/1023, transposée en droit belge par la loi du 7 juin 2023. ; Objectif : harmoniser les règles de restructuration et d’insolvabilité pour stimuler la résilience économique et la création d’emplois
Ce dispositif, enrichi par l’arrêt du 20 novembre 2024, offre ainsi une véritable opportunité de redémarrage pour ceux en difficulté, tout en assurant une cohérence juridique et économique.
Jacques Piron